mardi 19 mai 2015

3ème Carnet - 20 septembre 1918

20 septembre. – Enterrement d’Abel Ferry. 

Abel Ferry* - Source ici

Député, inspecteur aux armées, vient d’être tué au front. Il avait bien travaillé pour la France. Dans un groupe où je me trouve, le général Guillaumat, qui a préparé le plan d’attaque à Salonique, nous apprend que ce début d’offensive et de victoire sur les Bulgares n’est qu’un commencement. Sous la voûte de la maison mortuaire, 1, rue Bayard, qui est tendue de noir et d’argent, nous sommes effroyablement serrés.

Clémenceau et Poincaré à Colmar le 10 décembre 1918. © Excelsior – L'Equipe / Roger-Viollet

Après les discours, notre président Poincaré sort le premier, son visage est d’un blanc peureux, il sent derrière lui Clémenceau, son président du conseil, ramassé, boule et dogue. Poincaré trop droit, rentre son derrière dans son ventre et a l’air de se dire : « Clemenceau va me flanquer son pied au c… » Et c’est bien à cela que Clemenceau pense.

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Note de l'auteure

* Abel Édouard Jules Ferry (né le 26 mai 1881 à Paris 16e - Mort pour la France, le 15 septembre 1918 à Vauxaillon (Aisne), est un homme politique français. Il est élu député des Vosges en 1909. Il est le neveu « adoré » de Jules Ferry.
Après avoir réussi son diplôme d'études supérieures d'histoire, il devient avocat. Le 20 novembre 1913, il épouse Hélène Berger qui lui donne une fille Fresnette, le 22 juin 1918. Ce prénom reprend le nom d'une des dures batailles auxquelles Abel Ferry a participé en 1915 à Fresnes-sur-Woëvre avec le 166e R.I4. Abel ne connut sa fille que quelques mois, avant de mourir sur le champ de bataille. Fresnette épousa plus tard l'homme politique Edgard Pisani (né en 1918).
Du fait de son histoire familiale, il se mobilise sur les grands débats et en particulier en politique étrangère. Partisan d'une armée forte, il appuie Clemenceau contre Jaurès, et vote en faveur de la loi de 1913 instituant le service militaire de trois ans. Cette même année, il fait casser la décision de réforme numéro 2 pour la tuberculose qu'il avait contractée en service en 1903 et qui l'avait fait verser dans le cadre de réserve.
Le 3 août 1914, il rejoint le 166e régiment d'infanterie de ligne à Verdun comme caporal et démissionne du gouvernement. Sa démission est refusée, mais il reste dans son régiment et monte au front. Adolphe Messimy, le ministre de la guerre le nomme sous-lieutenant et le 26 août, René Viviani, remaniant son gouvernement, le confirme dans son poste. Il restera membre du deuxième gouvernement formé par René Viviani jusqu'à sa chute, le 29 octobre 1915. Avec son régiment il participe aux combats en Woëvre, sur la Crête des Éparges, en Argonne jusqu'en juin 1916, tout en contribuant aux travaux gouvernementaux puis parlementaires après la chute de Viviani. Il reçoit deux citations à titre militaire en novembre 1914 et en avril 1916.
Le 29 juin 1916, à la suite de la réunion du comité secret de la commission de la Guerre dont il fait partie depuis 1915, il est désigné Délégué au contrôle, commissaire aux Armées. Il entreprend alors un intense travail de harcèlement du Parlement et du gouvernement pour améliorer le sort des combattants, la force des Armées, l'unité des Alliés. En dehors des assemblées, il parcourt inlassablement le front et conduit sa mission d'Inspection aux Armées. Le 8 septembre 1918, il vérifie le fonctionnement d'un nouveau fusil mitrailleur dans les premières lignes dans l'Aisne, avec un député d'Angers, Gaston Dumesnil, et un lieutenant. Un obus fauche la délégation. Les deux accompagnants sont tués, Ferry est évacué, gravement blessé. Clemenceau vient lui remettre lui-même la Légion d'honneur et une citation comportant la Croix de guerre avec palme. Il meurt huit jours plus tard.
Source Wikipedia

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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963

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